Tout d’abord un problème de clarté !
Le référendum posait une question
confuse car il mêlait à la question de principe (seule légitime
légalement ) un projet élaboré en catimini et de manière quasi opaque.
Si le principe avait été validé, quid du projet ? Remis en question par
le Parlement qui selon la loi « détermine le projet » ? Ou imposé par
la force du scrutin ? C'était un bras de fer annoncé entre la Majorité alsacienne et l'Assemblée ...
Une procédure qui n'a pas respecté les citoyens alsaciens !
Outre le manque de légitimité du projet à ce stade de la procédure de
fusion, les citoyens alsaciens n’avaient même pas été conviés à sa
préparation : les réunions et les auditions se sont tenues à huis clos
ou furent uniquement ouvertes à la presse.
Comme le montre le
rapport de ses travaux, publié tardivement, le “groupe projet” n'a pas
été le lieu fécond de propositions qu'on était en droit d'attendre.
Nulle évaluation d'hypothèses de sa part, nul débat contradictoire, nul
diagnostic rigoureux, nul énoncé clair d'objectifs dans ses travaux.
Le “groupe projet” s'est contenté d'auditionner sagement différents
spécialistes, parfois fort intéressants mais ne débouchant que sur une
série de questions réponses sans débat, sans vision prospective.
Et que dire de la notice envoyée avec le matériel électoral qui
ressemblait plus à un argumentaire commercial qu’à une notice
explicative, neutre et impartiale? "En créant la Collectivité
Territoriale d’Alsace, c’est à une question qui nous engage pour
aujourd’hui et pour les décennies à venir que nous avons à répondre :
voulons-nous organiser l’Alsace d’une manière plus optimale et plus
efficace ? " Cette question du référendum reformulée dans la notice était clairement manipulatoire et orientée.
Un projet dont simplification, cohérence, efficacité n'étaient qu'incantations !
La chance historique de mener un projet innovant, ambitieux, exemplaire
n’a pas été saisie. Bien au contraire, il s'est agi d’un compromis à
minima entre élus et à la barbe des citoyens alsaciens : double siège,
deux présidents et deux séries de vice-présidents; maintien des
conférences départementales et statu-quo concernant le double mode de
scrutin, à circonscriptions cantonales et départementales; oubli du rôle
des agglomérations, etc.
Où était la simplification espérée ?
Où était la meilleure lisibilité des responsabilités ? Où étaient les
économies ? Où était l’avancée démocratique alors que c’était notamment
une occasion inespérée de mettre en place un mode de scrutin permettant
enfin d’instaurer la parité hommes /femmes dans une assemblée ? La
première assemblée ! Bon sang, il y avait vraiment moyen de faire preuve
d’exemplarité !
On nous a dit que ce n’était pas parfait pare
que tout viendrait “après” mais lorsqu’on pose des bases aussi
médiocres, comment peut on construire solidement, harmonieusement,
rapidement ?
Pour toutes ces raisons et pour toutes les
précisions que nous avons eues l’occasion d’exposer lors de cette
campagne sur nos profils facebook, lors de communiqués, sur notre blog
(alsacepourtous.fr), nous avons appelé à refuser ce projet tout en
laissant la porte ouverte à ce que cette (pâle) copie de la démocratie
soit revue et corrigée.
Oui à la fusion. Non à la confusion. Je vote BLANC .. était notre slogan.
Le vote blanc a réuni environ 3, 5 % dans le Bas-Rhin et 3 % dans le Haut-Rhin.
Aujourd’hui il y a du pain sur la planche. Ne restons pas sur des
frustrations et des clivages.
Au contraire profitons de la dynamique
enclenchée par ce referendum pour mettre le pied à l'étrier à un nouveau projet de fusion. Prenons-le par
l’autre bout, c'est à dire faisons en sorte que les agences fusionnent, les élus haut-rhinois et bas-rhinois se concertent, les
Alsaciens débattent et participent activement à une nouvelle vision de l'Alsace et de son organisation politique.
Et lorsque nous
serons prêts en démontrant que les infrastructures notamment seront
tissées dans la réalité et auront fait leur preuve concrètement de leur efficacité, qu'un
vrai projet démocratique ambitieux, innovant, exemplaire pourra être
proposé, le référendum ne sera plus qu'une formalité :)
Allez hopla ! Verdammi !
Lucia D'APOTE